Le bleu­et est un sym­bo­le de la Prus­se. C’était la fleur pré­fé­rée de la rei­ne Loui­se de Prus­se (1776–1810), épou­se du roi Fré­dé­ric Guil­laume III (1770–1840).

Le cou­ple roy­al, très popu­lai­re auprès du peu­ple, menait une vie pres­que bour­geoi­se, abso­lu­ment à l’opposé des mœurs en usa­ge à la cour de son pré­dé­ce­s­seur, Fré­dé­ric Guil­laume II, qui avait eu de nombreu­ses liai­sons extra-con­ju­ga­les et lais­sé der­riè­re lui de gro­sses det­tes. Leur rési­dence d’été, le Schloß Paretz, à 20 km du cent­re de Pots­dam, don­ne une impres­si­on de la vie pri­vée du cou­ple royal.

Bien que Fré­dé­ric Guil­laume III ait ten­té, par sa poli­tique de neu­tra­li­té, de tenir la Prus­se à l’écart du grand con­flit euro­pé­en de son épo­que – la lut­te cont­re la supré­ma­tie fran­çai­se sous Napo­lé­on – la Prus­se est écra­sée dans la batail­le d’Iéna et d’Auerstedt en 1806. Les trou­pes fran­çai­ses avan­cent vers Ber­lin et s’emparent du qua­dri­ge de la Por­te de Bran­de­bourg ; le cou­ple roy­al doit se reti­rer à Königs­berg. Lorsque cet­te ville est à son tour men­acée, la famil­le roya­le s’enfuit jusqu’à Memel, dans l’extrême nord-est de la Prusse.

La Prus­se a été exclue des négo­cia­ti­ons de paix ent­re la France et la Rus­sie tenues ulté­ri­eu­re­ment à Til­sit, en Prus­se, bien qu’il y ait été aus­si déci­dé de son sort. Il a donc été impos­si­ble pour elle de par­ti­ci­per à ces négo­cia­ti­ons officielles.

Dans cet­te situa­ti­on, la rei­ne Loui­se a orga­ni­sé une ren­cont­re avec Napo­lé­on, au cours de laquel­le elle s’est bat­tue avec pas­si­on pour son pays afin d’obtenir des con­di­ti­ons de paix moins sévè­res. Bien qu’elle n’y soit pas par­ve­nue, son enga­ge­ment reste ineffa­ça­ble et a don­né nais­sance au mythe qui l’entoure. Sa mort pré­co­ce à l’âge de 34 ans seu­le­ment – la fuite avait gra­ve­ment affec­té sa san­té – y a for­te­ment con­tri­bué. Elle n’a pas vécu assez long­temps pour voir la libé­ra­ti­on de la Prus­se et de l’Europe du joug napo­léo­ni­en en 1815.

En mémoi­re de la rei­ne Loui­se et du temps des rois prus­si­ens et des emper­eurs alle­mands qui ont don­né à Pots­dam la beau­té dont nous jouis­sons aujourd’hui, j’ai choi­si le bleu­et com­me signe et nom de mon appar­te­ment de vacances.

Tex­te et bleu­et sty­li­sé © 2021 Ernst Eimer. Tou­te repro­duc­tion est inter­di­te.
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